vendredi 12 octobre 2012

L'école gouvernementale coûte deux fois plus cher que l'école (semi-)privée

Le projet évoqué par le gouvernement Marois de restreindre l'accès à l'école privée subventionnée en limitant toute forme de sélection des élèves pourrait faire du tort au Trésor public et entraîner des ponctions supplémentaires dans les poches des contribuables.

C'est ce qu'a dit craindre Jean-Marc St-Jacques, président de la Fédération des établissements d'enseignement privés (FÉEP), au cours d'une entrevue accordée à Argent.

M. St-Jacques a mis en évidence le fait qu'il coûtait beaucoup plus cher au gouvernement de financer l'éducation d'un élève dans le réseau gouvernemental (dit "public") que dans le réseau semi-privé. « Un élève au privé, le gouvernement paie 60 % des coûts. Au public, c'est 100 % », a-t-il expliqué.

Selon la FÉEP, en tenant compte des coûts administratifs plus bas, un élève dans le privé coûte à Québec 48 % de ce que coûte un élève dans le réseau gouvernemental, soit deux fois moins cher. En moyenne, un parent paie 3000 $ pour envoyer son enfant dans une école privée subventionnée, et 7000 $ dans une école non subventionnée.

Résultats pernicieux

Selon M. St-Jacques, la mesure pourrait avoir l'effet pernicieux de rendre l'école privée élitiste, réservée seulement à des élèves non seulement bons, mais ayant aussi des parents très riches.

Douzaine d'écoles privées dédiées aux élèves en difficulté

En ce moment, selon M. St-Jacques, l'école semi-privée dessert surtout la classe moyenne et dans force régions, elle ne pratique aucune sélectivité, en raison de la diminution du nombre d'enfants. Une douzaine d'écoles privées au Québec sont même dédiées aux élèves en difficulté.

Dans une étude datant de 2007 menée pour le compte du Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, le professeur à l'Université du Québec à Trois-Rivières, Bernard Vermot-Desroches, souligne que le budget du Québec est accaparé à hauteur de 25 % par l'éducation.

Au total, environ 3,2 % du budget provincial de l'éducation va au secteur privé, ce qui représente seulement 4,5 % des subventions gouvernementales versées à l'ensemble des réseaux de l'éducation.

Culture « anti-excellence »

M. St-Jacques a dit ignorer ce qui arriverait d'établissements renommés comme Jean-de-Brébeuf, à Montréal, si on leur coupait leurs subventions. «&nbs^p;On a besoin d'établissements comme ça si on veut que le Québec avance », a-t-il dit.

Un cadeau aux commissions scolaires ?

Selon M. St-Jacques, il ne faut pas exclure que le gouvernement Marois veuille s'attaquer aux écoles privées pour des raisons idéologiques, puisqu'il n'existe pas d'espoirs d'économies avec cette proposition.

Diane De Courcy, ex-présidente de la Commission scolaire de Montréal, a été élue sous la bannière du PQ dans Crémazie lors de la dernière élection « On connaît bien ses positions », s'est-il borné à dire, précisant que l'affaiblissement du privé pourrait profiter à certaines grosses commissions scolaires.

En fin d'après-midi, l'attachée de presse de Mme Malavoy, Suzanne Beauvais, a tenu à minimiser l'avancement du projet, disant qu'il ne s'agissait que d'une « réflexion ».




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